• loc.v.

    (wallonnisme) Prendre/avoir garde, ne prendre/courir aucun danger.

    Ecoutez : " Je n'ai garde ".
    Belgicismes (disque 1), Albert Doppagne et Hélène Bourgeois-Gielen

    Exemples

     

    Dictionnaire source : Recueil de wallonismes, Isidore Dory, Bibliothèque Gallica, Internet, 1874 - article mal 1° :
    Je ne peux mal, ji n'pous mâ, liég[eois], jé n'peux mau, mont[ois]. Ce wallonisme a deux significations distinctes : a. Je n'ai rien à craindre, je ne risque rien, il n'y a nul danger ; il a ce sens dans les proverbes souvent cités : Poumâ est toumé l'cou à l'aiwe. poumâ à broûlé s'mohonne, liég[eois], l'égliche ni peut mau d'li chair su s'dos, namur[ois]. - b. Je n'en ferai rien, je n'ai garde, je m'en garderai bien. - Il a cette dernière signification dans l'anecdote suivante : Entre deux disputeurs, à la suite de paroles très-vives : Monsieur, je vous défie de me mettre au pied du mur ! - Parbleu, monsieur, je ne peux mal, ji n'pous mâ ; c'est défendu sous peine d'amende. - Dites : je m'en garderai bien. - Dans ces deux acceptions, la tournure est complètement inconnue en France. Dans le sens de je n'ai garde, plusieurs remplacent ce wallonisme par un autre : Il n'y a pas de danger, gna nou dangi, fl.[amand], er is geen nood, en patois, er is geen danger. Cela se dit même en France. D'après Littré, cette expression est ironique et populaireCependant elle se trouve dans G. Sand, Jacques, I, 7. Il n'y a pas de danger que Jacques en demande jamais un seul (un service).


  • n.m.

    Langue germanique parlée aux Pays-Bas. Le flamand passe pour être plus pur (moins d'anglicismes). La norme commune aux deux pays est l'AGN (Algemeen Beschaafd Nederlands, "néerlandais cultivé commun"). Cf. la partie encyclopédie de la BDLP.

    Synonyme : la langue de Vondel (de Joost van den Vondel (1587-1679), créateur de la langue et du théâtre classique hollandais)

     

    Ecoutez un exemple de néerlandais : " Joost Prinsen - Eet nou door ".


    Rutger, laat die vork met rust
    Is er niks meer dat je lust
    Jongen, eet nou door
    Veeg je mond af met een doek
    Stop 't vlees niet in je broek
    Jongen, eet nou door

    Gooi de sla niet op de grond
    Neem een hap, dat is gezond
    Jongen, eet nou door
    En wat doet ons Rutger nu
    Gooit z'n yoghurt in de jus
    Jongen, eet nou door

    Ach, Michiel die heeft zowaar
    Een gehaktbal in z'n haar
    Jongen, eet nou door
    Hij houdt alles in z'n mond
    Daarom is z'n kop zo rond
    Slik 't toch es door

    Toen ikzelf een jongen was
    Was 't niet zo eerste klas
    Jongens, eet nou door
    In de oorlog, jongens, toen
    Zagen wij van honger groen
    Stel je maar 'ns voor

    Aten wij een stukje drop
    Sloeg de Mof meteen d'r op
    Want hij had ons door
    En, wij kind'ren, kregen elk
    Eens per jaar een glaasje melk
    Jongens, eet nou door

    Rutger, hou nou es je kop
    Nee, het is niet bijna op
    Eet nou toch 'ns door
    En Michieltje, toe nou joch
    Vierentachtig hapjes nog
    Dan ben jij erdoor
    Ja, dan ben jij erdoor
    Dan ben jij erdoor
    Ja, dan ben jij erdoor


  • adj. numéral cardinal

    Qautre-vingt-dix.

    Francophonie : Suisse et est de la France, République démocratique du Congo, Rwanda

    Dérivé : nonantaine (n.f.), nonantième (adj. numéral ordinal)

    Exemples

     

    Dictionnaire source : Flandricismes, wallonismes et expressions impropres, A.F. Poyart, Bibliothèque Gallica, Internet, 1806 - article Septante pour Soixante-dix ; Huitante ou Octante pour Quatre-vingt ; Nonante pour Quatre-vingt-dix.
    Ces expressions ne sont pas aussi ridicules qu'on se l'imagine ; mais l'usage ne les adopte pas, et cela suffit pour qu'on les rejette ; car l'usage est le despote des langues :
          Quem penès arbitrium est et jus et norme loquendi.
                                                                (Hor.)
    On dit cependant la version des Septante, pour exprimer la traduction grecque de l'ancien testament.


  • n.m.

    Paupiette (de veau).

    Dérivé : moineau sans tête (plus rare).

    Nota : en néerlandais, blinde vink, "pinson/bouvreuil aveugle".

    Francophonie : Nord-Pas de Calais où l'on dit plus souvent "moineau sans tête" ; "alouette sans tête" se dit en Provence.

    Exemples

     

    Dictionnaire source :  Le belge dans sous ses états - Dictionnaire de belgicismes - grammaire et prononciation, Georges Lebouc, Ed. Bonneton, Paris, 1998


  • adj. / n.

    1. De la région picarde.

    2. (n.) Langue d'oïl parlée dans le Sud de la Belgique (la presque totalité du Hainaut), à la frontière française, de Comines à Mons, en passant par Tournai et Ath. Cf. carte.

    Nota : Le chtimi, ou la langue populaire de la région de Lille et le rouchi, à Valenciennes sont des variétés de picard qui se parle, en France, jusque dans la région d'Amiens.

    Ecoutez un exemple de picard : " Cain.nard (''Martine à l'cince'' lu par Sabrina De Mey) ".

    Cain.nard i va à s'lit
    quant' tèrtous i dort d'puis lonmint
    et qu'i fait tout noir dins l'pouiller.
    Ch't'in franc-nez.
    I-a pus d'chance que Pouchi :
    du matin squ'au soir,
    qu'i fait biau obin qu'i pwé,
    i-ést toudi à jeuer dins l'èrieu [marre].
    I sait nager avé s'tiête dins l'ieau
    et s'queue in l'air.
    Malhureus'mint, quant' i keurt,
    i's plaint d'sés romatiques
    et i va tout cron.