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Crolle
[krol]
n.f.
du flamand : krul, "boucle".
(flandricisme) Boucle.
dérivé : crollé (adj.), (rare) croller (v.t.)
locution : avoir le nez qui crolle après quelque chose, avoir envie de quelque chose.
Francophonie : Nord de la France (surtout le nom crolle)
Ecoutez : " Boucle et blouclé ".
Belgicismes (disque 1), Albert Doppagne et Hélène Bourgeois-GielenDictionnaire source : Recueil de wallonismes, Isidore Dory, Bibliothèque Gallica, Internet, 1874 - article crolle :
1° Des crolles, dès crolle, liég[eois], mont[ois], lillois, rouchi. Dites : des boucles de cheveux, des anneaux, et, dans le langage familier, des frisons. On disait autrefois marron : elle avait des marrons sur les oreilles. - Faire ses crolles, fèr sès crolle, liég[eois]. Dites : boucler, friser, anneler ses cheveux, ou se boucler, Acad., ou se friser, Besch. - Faire des crolles à un enfant, fér dès crolle à in' éfant, liég[eois]. Dites : boucler un enfant, Acad. - De même ne dites pas : des cheuveux crollés, dès crollés ch'vet, liég[eois], desch'feux crollés, lillois, montois ; mais, des cheveux bouclés ou frisés. - Le petit crollé, li p'tit crollé, liég[eois]. Dites : le petit jeune homme tout bouclé. Un jeune frisé ne se dit qu'au figuré dans le sens de muscadin. - Ses cheveux crollent, ses ch'feux crollent'e, tournais, rouchi, ses ch'fet crollèt, liég[eois]. Dites : ses cheveux frisent, bouclent.
2° Brûler des crolles, brûler des crolles, mont[ois] (liég[ois] cresse). Dites : des copeaux.
Ce mot crolle, dans les deux sens, a été emprunté au flamand.
Il ne faut pas confondre copeau avec planure ; ce dernier vocable sert à traduire le liégeois estalle (qui est aussi lorrain, Litt[ré]). Ne dites pas comme à Tournai et à Lille, des éplènures. On ne saurait équarrir un bois sans faire des éplanures,... faire des éplènures, Tournais. Dites : des planures, ou des éclats.